Mise à jour: juillet 2010


Un Newton Salut les radins de 254mm, plein de défauts et de qualités, pour un prix ridicule.


2 observateurs de 1,83m autour du télescope
Escabeau obligatoire pour observer au zénith

 

Voir la page réducteur de focale à f/D=3 pour ce télescope avec une caméra Mintron

 

Tube optique:

  • 254mm (10") / 1200mm (F/D=4,7), miroir parabolique avec pastille de centrage
  • obstruction 0,28 et araignée 4 branches ultra fine
  • poids 13,5 kg, tube acier
  • 2 anneaux avec vis Kodak
  • queue d'aronde type Vixen
  • chercheur 9x50 sur queue d'aronde à réglage XY (très bien, mais doit être réglé plusieurs fois par nuit, le bougre!)

Porte-oculaire:

  • classique à crémaillère, sans mouvement fin hélas: à f/4.7 la mise au point est très délicate.
  • embase pivotante sur 360°
  • pas de vis 42mm (standard T) pour adapter directement un appareil photo au foyer: une disposition géniale, enfin!
  • adaptateurs vissants pour oculaires 31,75mm et 50mm
  • vis de blocage de mise au point et vis de réglage de dureté
  • mise au point délicate à cause du rapport F/D court. Ajouter des bandes de velours adhésif dans le tube du porte-oculaire pour diminuer le jeu. Ce jeu peut aussi être diminué en agissant sur la vis de blocage de mise au point.
  • Tube du porte-oculaire noirci mat intérieurement, mais pas extérieurement (la partie qui frotte dans la base): source de reflets internes en position rentrée, pas grave mais difficile à corriger.


© N. Dupont-Bloch 2005

Barillet:
  • 3 points ajouré; le miroir refroidit en 1h30 tout de même
  • fixation 6 pattes (diminue les aigrettes)
  • 3 vis tirantes-poussantes avec blocage
  • 4 trous taraudés pour recevoir un ventilateur type alimentation de PC
  • Pour éviter l'entrée de la lumière à l'arrière du miroir, placer le couvercle dans l'anneau arrière du tube: il a, bien sûr, presque les mêmes dimensions que l'anneau avant. Il faut simplement ajouter des cales en feutrine adhésive pour maintenir le couvercle.

Poids et encombrement
  • presque 50kg dont 13,5 pour le tube seul à installer à bout de bras, c'est réellement de l'astronomie sportive, il vaut mieux être deux pour le montage /démontage.
  • Photo: Françis Rinaldy aux commandes; le porte-oculaire est souvent placé à 2 mètres de haut, et un escabeau est indispensable.
  • le tube de 1,2m de long tient sur la banquette arrière de n'importe quelle voiture.

Observation:

Pas terrible... L'image est aplatie dans un axe en intrafocal, et inversement. Voir également le pb du secondaire ci-dessous; c'était bien pire avant.

Secondaire: taillé à coups de serpe, il est collé à son support par de la mousse adhésive sur moins de 50% de sa surface. Aucun risque de déformation, c'est une solution surprenante mais pertinente. Les dimensions du secondaire apparaissent calculées au plus juste, c'est exactement ce qu'il faut. Les Chinois n'innovent aucunement (pour l'instant), mais savent réaliser une épure optique parfaite.

Les pièces d'acier qui servent à tendre l'araignée sont bien brillantes, genre chrome de Harley-Davidson. Je les ai peintes en moir mat, en prenant bien soin de poser le tube à plat: un miroir peint est moins réfléchissant...

SURPRISE: le secondaire est décentré de 9mm sur la gauche. Son ombre apparaît totalement décalée, impossible de collimater correctement. Voici l'extrait d'une remarque de J.P. Frimigacci (alias Z80, que je remercie pour ses explications):

A cause du rapport F/D court, le secondaire est volontairement décalé pour intercepter l'intégralité du cône de lumière, plus large près du primaire. Le décalage vaut:
A x (D - A) / 4 x (F - L), où:

  • A = petit axe du secondaire (58mm)
  • D = diamètre du primaire (254mm)
  • F = focale du primaire (1200mm)
  • L = distance entre le centre optique (donc pas géométrique) du secondaire et le point focal (sortie du porte-oculaire)

Le secondaire est donc correctement décalé à l'origine. Le décalage est mesuré parallèlement à la surface du primaire (facile, avec une surface parabolique...).

Mon option: d'accord, je comprends, mais préfère perdre un peu de lumière et avoir une image plus symétrique en planétaire. Sky-Watcher commercialise d'ailleurs (en France depuis la rentrée 2005) un Newton 150mm à F/D8 qui devrait être remarquable en planétaire. Ce décalage doit alors être peu perceptible, avec une mise au point plus aisée, et des défauts optiques amoindris.

Avant d'avoir reçu les explications de J.P. Frimigacci, mais après avoir appelé le revendeur et l'importateur, la décision est prise: on opère.

Démontage classique: tube optique horizontal pour éviter toute chute sur le miroir primaire, TENIR le support du secondaire, dévisser la vis centrale et récupérer le ressort.

Poser un linge doux sur la table et ne pas toucher le miroir. Pas d'acétone, un simple cutter déchiquette aisément la mousse adhésive épaisse de près de 2mm. Maintenir le miroir pour éviter la chute finale (d'où le linge doux, bien sûr).

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Deux largeurs de mousse adhésive double face pour fixer les miroirs de salle de bains sont collées sur le support. Enlever le surplus au cutter. Laisser la pellicule de protection.

L'instant délicat: tracer les axes au crayon très gras. Pas de recette, hélas, il faut trouver la plus grande longueur puis dessiner le petit axe avec une équerre. Marquer les dimensions du support pour le centrage. Ca y est, j'ai posé la surface du miroir. Il ne faut PAS poser la surface du miroir.

Enlever la pellicule de la mousse. Placer le support au centre exact du secondaire. Comme j'ai sali la surface, j'ai gagné deux heures de nettoyage avec une solution de liquide vaisselle à 5% sur le miroir tenu verticalement. Pour les traces résistantes, prendre du coton chirurgical; ne pas frotter, c'est le poids du coton lui-même qui s'en charge. Jeter chaque bout de coton après un usage unique. Rincer longuement avec un demi-litre d'eau distillée.

Conclusion:

Pour un prix très bas (1600€ moteurs compris en 2006), voici une optique et une mécanique grossières mais très bien pensées. C'est un engin encombrant et lourd, mais puissant, polyvalent et fiable. La photo sérieuse du ciel profond n'est pas envisageable à cause de la rusticité de l'entraînement (mais les moteurs de la version SkyScan atténuent les défauts), par contre la webcam et l'observation planétaire et du ciel profond sont un régal. Il faut jeter l'oculaire d'origine (28mm genre Kellner en diamètre 50) et le remplacer par un bon jeu d'oculaires. La mise en oeuvre et l'utilisation sont simples, à condition d'utiliser un escabeau et de posséder un peu de muscles. Pour résumer, un télescope à déconseiller aux photographes CCD et argentiques, mais une véritable opportunité pour tous les autres.


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