Eclipse 1999 - Partie I - Toutes ces photographies sont issues des négatifs 24 x 36 numérisés en 2750 x 1800 pixels et 16 M couleurs, dont la définition a été considérablement réduite pour rester compatible avec les débits du RTC (en 2000).
Le site de rendez-vous est le centre du Mesnil-Mauger (76), où il pleut depuis 3 jours. Les premiers arrivants installent leur tente la veille. La pluie ne cesse qu'à quatre heures du matin. Sous les nuages persistants, le matériel est déployé sans conviction. Des appels téléphoniques anxieux permettent de comparer les conditions météorologiques à celles de Fécamp et Cherbourg. 15 minutes avant le premier contact (début de la phase partielle de l'éclipse), le ciel se dégage.



(photo: J.Barbarroux)

Un champ prêté à des observateurs voisins est dédié aux observations et prises de vues panoramiques. On y attend l'ombre lunaire dévorant le paysage, filant depuis l'ouest à 2800 km/h. Une lunette de 70 mm équipée d'un écran de projection permet d'observer le déroulement du phénomène en groupe, et d'effectuer clichés et films vidéo avec des appareils ordinaires. Les passages nuageux et les taches solaires sont visibles.


(photos: gauche:  J.Barbarroux; droite: C.Port)

Il est 12 h 15 (heure légale), en plein mois d'août, le soleil est proche de son point culminant. La température chute à 16 degrés et l'affaiblissement de la lumière blanche, crue, s'accélère. Le Soleil de midi, devenu indigent, n'éclaire bientôt plus que comme une trop forte pleine Lune: c'est son avenir qu'il dévoile, 4,5 milliards d'années avant l'échéance.


(photos: N.Dupont-Bloch)

C'est à présent un ciel étrange qui s'installe: une faible lumière, des nuages aux couleurs orangées formant un anneau surplombant l'horizon, et un soleil moribond, trop haut placé pour un crépuscule.


(photo: J. Barbarroux)

Une éclipse partielle, même à 95%, reste indécelable sans l'aide de filtres (feuille polymère, feuille mylar ou verre aluminé, tous conçus pour cet usage). Seules les dernières minutes avant le 2e contact - début de la totalité - révèlent le phénomène à l'oeil nu.

4 photos ci-dessous: N.Dupont-Bloch téléobjectif 180 mm.

Voir les photos au télescope dans  la  2e partie.


(photo: N. D-B)

En quelques secondes, l'obscurité devient maximale. Le disque lunaire représente ce jour-là 106% du disque solaire; la différence des vitesses doit provoquer un recouvrement apparent des deux astres pendant 2 minutes 20.


(photo: N. D-B)

2 h 20: le jour bascule, le Soleil se dévoile comme jamais il ne l'avait fait pour les spectateurs présents. L'oeil nu perçoit une couronne ondulée, presque florale, entourant un disque d'une noirceur absolue d'où dépassent les protubérances rose électrique: la couleur de l'hydrogène ionisé.


(photo: N. D-B)

La vision d'un objet lointain est toujours dégradée par la brume, mais, à ce moment, la hauteur de 54° et l'atmosphère lavée par la pluie créent un contraste exceptionnel, accentuant la netteté: une acuité anormale permet de savourer la courte stase. Aucune photographie ne peut reproduire fidèlement une telle vision.

3e contact: la brusque disparition de la couronne annonce la fin de la totalité, l'éclat de la première lumière, et, pour la 2e fois, l'apparition du très fugitif "solitaire".


(photo: N. D-B)

Le réchauffement brutal de l'atmosphère forme de la rosée et des turbulences qui brouillent les images télescopiques. La lumière, encore affaible pour quelques minutes, est restituée; cependant l'immuable alternance du jour et de la nuit est désormais brisée. Enfin, le 4e contact est le moment où le disque solaire redevient entier.

Voir l'animation de la série complète des photos
Voir la 2e partie...


 up