Mise à jour: septembre 2013

Le Celestron 5 est un minuscule télescope de 28cm de long et 13cm de diamètre, d'origine américaine.




Présentation générale du Celestron 5

L'optique de 28CM DE LONG et tous les accessoires (sauf le pare-buée) entrent dans le flight-case, Telrad compris (ajouté ultérieurement)... Peu de volume et poids plume. Chercheur trop près du tube (sauf en version XLT). Avant, j'avais 35kg de C8 SP/DX et plus aucune place dans le coffre.

Barillet 50mm comme les C6, C8 et C11. Pas d'oculaires 50mm: le trou du miroir primaire est trop petit (27mm), comme tous les télescopes compacts. Mise au point par molette multi-tours douce et précise (cf shifting). C'est exactement un C8 en plus petit. Mécanique TRES FIABLE, optique TRES CORRECTE, POLYVALENT: il ne fait rien merveilleusement, mais il fait tout correctement.



 Optique du Celestron 5


(photo Celestron)

Longueur du tube: 28 cm!!! Focale: 1250 mm. Poids: 2,4 kg tube seul. Diamètres miroir primaire et lame de Schmidt 125 mm, f/d 10. Toutes les versions de ce télescope utilisent le même tube optique, qui est un exact modèle réduit du Celestron 8 de 200mm. Le diamètre modeste du C5 est suffisant pour observer et photographier Lune, planètes et ciel profond, en étant BEAUCOUP moins sensible aux turbulences que le C8.


(schéma Celestron)

La formule optique Schmidt-Cassegrain du C5 est inchangée depuis 1971. La lumière traverse une lame (sorte de lentille) de Schmidt, est réfléchie sur le miroir primaire sphérique (au fond), puis sur le miroir secondaire sphérique (derrière la lame), et traverse le centre percé du primaire, à travers un tube anti-reflets, comme sur les grands! Le primaire est à f/2, le secondaire à f/5. La lame corrige en amont les inconvénients des miroirs sphériques. Ce sont le grossissement du secondaire et les 3 trajets de l'image qui rendent le C8 si sensible à la turbulence, tandis que le C5 est bien plus régulier avec son petit diamètre. L'obstruction (% diamètre miroir secondaire par rapport au primaire) est de 39%: pénalisante pour les planètes, mais normale pour une telle optique.

L'ancien traitement "starbright" de réflectivité (dioxyde de titane TiO2) et antireflets (bifluorure de magnésium MgF2) est très résistant et classique pour cet instrument de qualité. Le traitement actuel "starbright XLT" ou simplement "XLT" est plus performant. Comme dans tous les Schmidt-Cassegrain, c'est le miroir principal qui se déplace en translation lors de la mise au point. Cela donne un long "back-focus": la possibilité de sortir le foyer très en arrière du tube pour y adapter un empilement de filtres, diviseur optique et caméra, ou une tête binoculaire, mais produit un petit shifting. Remarque: on trouve un shifting bien pire sur les porte-oculaires rustiques d'instruments bien plus gros.


 Les inconvénients sont:
 Les avantages sont:

 Accessoires du Celestron 5
le C5 accepte comme ses grand frères:
 C5 orange des années 1970


(photo Medas)

Proposé en 1979 à 5128 FF contre 6418 FF pour le C8, il est resté longtemps peu concurrentiel (encombrement et prix presque égaux au puissant C8). Il ne fut plus commercialisé pendant plusieurs années. Le tube de cette version n'est PAS prévu pour être adapté sur une monture équatoriale de type allemand.
  • monture équatoriale à fourche, motorisée
  • trépied haut acier
  • alimentation: 220V ou batterie 12V avec variateur de fréquence en option (les variateurs ne sont plus commercialisés)
  • chercheur 6x30
  • il semble que des tubes C5 de cette époque n'ont pas eu le traitement starbright, alors proposé en option.


 C5 Star


(photo Maison de l'astronomie)

Le C5 réapparut simultanément sous les formes du C5 Star, C5 Plus et C5 Spotting Scope (terrestre), ou sa compacité et sa puissance se révélèrent de manière logique. Le C5 Star est alimenté en 220V d'origine. Le tube peut être adapté sur une monture équatoriale de type allemand.

  • monture équatoriale à fourche, motorisée
  • pas d'autoguidage possible
  • trépied haut aluminium en option
  • alimentation: 220V (possibilité de batterie 12V et variateur de fréquence)
  • chercheur 5x24
  • A partir de ce modèle, il est probable que tous les tubes ont eu un traitement starbright.

 C5 Plus


(photo Medas)

Version autonome du C5 Star pour une astronomie "nomade"; un des meilleurs avatars commercialisés. Le tube peut être adapté sur une monture équatoriale de type allemand. Un banc d'essai a été publié dans Ciel et Espace d'avril 1994 (tempéré par des remarques ultérieures d'un utilisateur, sur la manipulation malaisée d'un télescope où tout est tassé à l'extrême).

  • monture équatoriale à fourche, motorisée
  • autoguidage possible
  • trépied haut aluminium en option
  • alimentation: piles ou batterie 12V
  • chercheur 5x24
  • poids total 10,5 kg (sans trépied haut)

 C5 Spotting Scope


(photo Medas)

Le plus économique des C5. Version terrestre, tube seul avec chercheur donnant une image non inversée. Possède une queue d'aronde dotée de 2 pas de vis de type Kodak.

  • sans monture ni trépied
  • adaptable sour tout trépied photo, vidéo, cinéma 16mm, ou monture azimutale ou équatoriale (voir plus bas). Certains vendeurs photo / vidéo assurent que les pieds photo et vidéo  ne sont pas compatibles: c'est faux, ils utilisent TOUS les mêmes vis au pas Kodak. Toutefois, ces pieds non astronomiques ne permettent pas toujours d'atteindre le zénith (la verticale).
  • chercheur 8x20 (sombre et médiocre) à image non inversée
  • poids du tube 3 kg.

 G5


(photo Medas)

Le plus économique des C5 sur monture équatoriale. La monture est standard pour Newton 115/900, motorisable 1 axe, mais dont le manque de stabilité notoire ferme les portes de la photo longue pose... et énerve rapidement tout observateur. Cependant, ce modèle permet d'accéder à un C5 directement utilisable au moindre prix; le tube optique est rigoureusement de la même qualité que les autres versions, et la monture peut être changée ultérieurement.

  • monture équatoriale allemande de type "115/900" peu stable
  • alimentation pour la motorisation en option: piles
  • trépied haut aluminium
  • chercheur 6x30

 Nexstar 5


(photo Medas)

Réplique réduite du Nexstar 8 destinée à concurrencer le Meade ETX-125, il diffère de ce dernier principalement par son optique plus universelle. Voir la comparaison ETX-125 et Nexstar 5. N'est pas adapté à la photo longue pose. Raquette GOTO Nextar. Remplacé par le Nextar 5 SE avec trépied, mêmes caractéristiques par ailleurs.

  • monture azimutale à demi-fourche, motorisée 2 axes
  • pointage automatique
  • trépied haut aluminium EN OPTION
  • alimentation: piles
  • chercheur Star Pointer
  • poids 8kg sans trépied (il se pose sur une table)

 Nexstar 5 SE


(photo Celestron)

Réplique réduite du Nexstar 8 SE, avec la même raquette GOTO Nextar. Le traitement XLT a définitivement remplacé le starbright (gain en réflectivité et en anti-reflets). La principale innovation mise en avant par l'importateur lors de sa sortie en France était de reprendre la célèbre couleur orange des Celestron de 1970 (en réalité les tout premiers étaient blanc et bleu). N'est pas adapté à la photo longue pose.

  • monture azimutale à demi-fourche, motorisée 2 axes
  • pointage automatique
  • trépied haut aluminium
  • alimentation: piles
  • chercheur Star Pointer
  • poids total 14kg avec trépied
  • vitesse de déplacement maximum: 4 degrés par seconde (c'est bien, et assez silencieux)
  • consommation 750mA 12V

 C5 S-GT / CG5 (2004)


(photo Celestron)

Vue dans Sky & Telescope de janvier 2004, une version universelle du Nexstar 5? Cette monture allemande GOTO Synta avec un trépied de type HEQ5 est solide et dispose d'une queue d'aronde standard (Vixen, Celestron, Intes, etc), autorisant toutes les combinaisons (lunette-guide en // sur platine, etc). Pas de roulement à bille sur l'axe de déclinaison, une économie acceptable. Modèle très bien adapté à la photo longue pose comme à l'observation avec pointage automatique.
  • monture équatoriale allemande, motorisée, viseur polaire
  • pointage automatique
  • trépied haut acier diamètre 42mm
  • alimentation: piles
  • chercheur 6 x 30
La version vendue en france s'appelle apparemment CG5 et la monture supporte un C8 ou un C11 en observation à grossissement modéré.


 C5 sur monture Vixen SP / SP-DX / GP / GP-D


(photo N.DB)

Il n'est pas dans le commerce, celui-là! La queue d'aronde du C5 (pour les versions qui en possèdent: G5, C5 Star, C5 Plus, C5S-GT, C5 Spotting Scope...) permet l'adaptation directe sur une monture classique comme les Vixen SP, SP-DX, GP, GP-D, EQ3-2, EQ5, CG5, HEQ5, EQ6...
1996: je revends mon C8 SP/DX et achète un C5 spotting scope et une GP. J'ai gagné 20kg et divisé l'encombrement par 4. Voici mon adaptation qui offre des possibilités d'observation stable et de photo courte et longue pose avec une lunette-guide 70/420 sur platine Vixen. Le lamentable chercheur 8x20 est remplacé par un 9x50 Celestron prévu pour C8, qui s'adapte parfaitement, bien que trop près du tube (mais ça entre dans le flight-case). J'ai ensuite ajouté un Telrad (collé sur le tube avec l'adhésif mousse fourni, n'abîme pas la peinture).


 C5 Omni XLT (2007)


(photo Celestron)

Une monture "CG4" (Synta EQ3-2 / CG4 peinte en blanc) avec un très solide trépied acier de 42mm de section. Version économique mais évolutive, parfaite pour l'observation polyvalente, la webcam planétaire et un peu de photo ciel profond. Inadaptée à la photo longue pose.
  • monture équatoriale type allemand à queue d'aronde au standard Vixen/Synta
  • 2 moteurs en option
  • GOTO en option
  • trépied haut acier inox 42mm TRES stable
  • alimentation: piles
  • chercheur 6x30
  • poids total (tube + monture + contrepoids + trépied: 18kg
  • poids monture et contrepoids: 9,5kg
  • poids trépied: 5,7kg
Depuis cette version, le traitement "starbright" est remplacé par le "XLT", avec une meilleure transmission lumineuse.


Evolution du C5 depuis 2007

Le C5 XLT est apparemment (en 2011) le dernier C5 commercialisé, il est remplacé par le C6 (150mm f/10) pour prendre l'avantage du diamètre sur les ETX. Donc Meade a sorti un 6 pouces à son tour.

Il n'existe pas de version Fastar (f/2 pour la CCD) du C5 ni du C6.

Il n'existe pas de version Edge HD (champ photographique plan) du C5.


 Comparaison Celestron 5 / Newton Skywatcher 254 en une image de la Lune:

On notera l'excellente tenue du C5 devant un Newton quatre fois plus gros, bien plus lumineux et contrasté, avec plus de résolution, mais plus sensible aux turbulences et... pesant 50kg avec monture EQ6. Le C5 pèse environ 15kg avec monture GP + moteur.



 Comparaison Meade ETX-125 vs Celestron Nexstar 5
Les principales différences:

planétaire

ciel profond

collimation

ETX

remarquable

bon, mais champ étroit, photo quasi impossible (f/d 14.5 et pas de réducteur prévu par Meade)

indéréglable

C5

bon

bon, 5x plus lumineux (!!!) que l'ETX en photo à f/d=6.3, champ assez large à moyen

secondaire par 3 vis, plutôt facile

Bancs d'essais comparatifs entre Nexstar 5 et ETX-125:
 Comparaison ED80 / C5:
Contraste et résolution sont plus élevés qu'une lunette ED80, mais le grossissement maximum est plus faible (ce n'est pas paradoxal, l'ED80 grossit Jupiter 240x sans problème... et donne une image lumineuse mais sans détails). La réflectivité / transmission sont plus faibles que l'ED80, ce qui est compensé par le diamètre de 50% en plus, malgré l'obstruction du secondaire. En photo, le champ du C5 en APS-C (EOS 350D) est correct à f/10 et correct avec vignettage à f/6.3 (correcteur de champ - réducteur 6.3 Celestron). Le vignettage peut être corrigé avec un flat et un léger recadrage. L'ED80 a aussi besoin d'un correcteur de champ et d'un flat.

Le porte-oculaire d'une ED80 de base est sommaire: un peu de jeu, crémaillère dure et peu précise, on est loin de la molette douce, précise et capable de 30 tours du C5. Les Ed80 évoluées (Equinox par ex.) sont aussi bien que le C5, shifting en moins.

Conclusion: pour du ciel profond, les deux se valent. Mais il ne faut pas demander les planètes à une ED80. A un C5, on peut. Attention: pour du planétaire, un Mak est bien meilleur que ED80 et C5. Mais un Mak est inadapté au ciel profond en photo.


 Champ photographique du Celestron 5:
Le contraste a été fortement augmenté pour révéler le vignettage. Les autres défauts sont plus faibles (astigmatisme, courbure de champ, coma, distorsion, chromatisme de la lame de Schmidt).

Vignettage, photo d'un flat brut:
(photos NDB)

Déformations, 1 pose brute de 2mn en banlieue de M65-M66, contraste augmenté. Un suivi imparfait a ovalisé horizontalement les étoiles, ne pas en tenir compte. Quadrillage tous les 200 pixels:
(photos NDB)
A f/10, pratiquement toute l'image est bonne dans 15x20mm, avec une petite distorsion dans les angles et peu de vignettage.
A f/6.3, l'image est bonne dans 15x15mm, qui s'inscrit parfaitement dans le vignettage de 26mm du correcteur-réducteur.
A f/3.3, non testé, l'image devrait être limitée à un carré de 11x11mm tenant dans le vignettage de 15mm du réducteur, mais des déformations sont à prévoir aux angles. Ce réducteur est d'ailleurs prévu pour des CCD à petit capteur, en cadrage serré sur des galaxies et nébuleuses planétaires.
Le C5 est donc l'égal des lunettes ED80 à doublet f/7 ou f/6, avec les mêmes limites. Par contre son diamètre le rend plus puissant, en particulier pour les planètes.


Ciel profond au Celestron 5:
NGC6946, la Galaxie du Feu d'artifice, de dimensions bien modestes: 11,5 x 9,8 minutes d'arc, magnitude 9,6. Celestron 5 avec réducteur de focale f/d=6,3, caméra CCD QHY6, 96 x 30 secondes sans autoguidage sur EQ6 et en pleine banlieue. Evidemment l'EQ6 se contente d'un seul contrepoids et est bien plus grosse que le télescope... Une CG5 aurait très largement suffit.


NGC457, l'amas de la Chouette, version recadrée pour limiter la coma au foyer avec réducteur f/d=6,3 et un reflex EOS350D, 4 x 5mn avec guidage manuel (oculaire réticulé sur lunette en parallèle, d'où les étoiles un peu patatoïdes). L'image est plus fine qu'avec un Newton. Comme les aigrettes autour des étoiles lumineuses me manquaient, j'ai tendu deux fils de pêche en croix devant la lame de Schmidt. La version non réduite est dans la page amas stellaires. Ainsi que d'autres images au Celestron 5 partout dans ce site.


 Tableau des possibilités photographiques. Préambule pour la photo terrestre: à f/10, l'image dans le viseur est sombre et la mise au point difficile. A f/6,3, l'image est plus lumineuse mais le vignettage est visible même en APS-C (15x22, par ex. EOS 350D). Pour le tableau ci-dessous, les possibilités indiquées pour la photo (24x36 ou APS-C) sont évidemment applicables en CCD.

 

Lune

Planètes

Ciel profond
pose courte

Ciel profond
pose longue

 

C5

oui

oui

oui

oui

limité

C5 Star

oui

oui

oui

oui

limité

C5 Plus

oui

oui

oui

oui

limité

C5 Spot

oui

limité

oui

non

non

G5

oui

limité, ou avec moteur

oui

avec moteur

avec moteur

Nexstar 5/5SE

avec fourche inclinée

avec fourche inclinée

avec fourche inclinée

limité, avec fourche inclinée

non

C5 SP/GP

oui

limité, ou avec moteur

oui

avec moteur

avec moteur

C5 Omni XLT

oui

limité

oui

avec moteur

limité avec moteur



 up