Matériel concerné:

photo argentique

Des défauts importants apparaissent souvent dès une exposition de plus de 1 seconde. Ils concernent l'astronomie, la photo en très faible lumière, les prises de vues avec des filtres de forte densité. Ces défauts peuvent toutefois être exploités pour donner un aspect particulier au sujet. Inversement, un mauvais choix de pellicule peut s'avérer désastreux.

Exemple: Comparaison Kodak Supra et Fuji Superia XTra. Voici les nébuleuses de la Lagune et Trifide prises avec le même matériel (objectif de 180mm pendant 20 mn) et à la même hauteur sur l'horizon. La différence ne provient pas du tirage papier (négatif scanné).

La Kodak Supra 800 saisit toutes les couleurs du ciel profond. Elle remplaçait l'ancien Fuji Superia 800 non-XTRA mais n'a pas duré trois ans.

La 4e couche du Fuji Superia XTRA 800 la rend insensible au rouge de l'hydrogène ionisé des nébuleuses diffuses. C'est une tueuse de nébuleuses.

La dérive chromatique résulte des évolutions différentes de la sensibilité entre les différentes couleurs en fonction du temps de pose. Ex: avec des poses de 2 secondes à plusieurs minutes, les diapositives Fuji Sensia et Provia 1600 deviennent vertes, les négatifs Kodak Ektar 400 et 1000 deviennent marrons. Il est donc pertinent de choisir la pellicule en fonction des couleurs du sujet, du temps de pose, et de la fidélité ou de l'interprétation souhaitée. Cet effet est lié à l'effet Schwarzchild.

Effet de dérive chromatique sur une diapositive: toutes les basses lumières deviennent vertes pour des temps de pose dépassant 1 seconde. La couleur originelle est celle de l'éclairage public jaune-orangé au sodium (diapo Fuji Sensia, pose 4 secondes).

La mauvaise nouvelle: il n'existe aucun moyen de recréer les couleurs disparues, au mieux peut-on corriger les couleurs avec un négatif scanné ou une image numérique en pose courte. Il est donc indispensable de choisir soigneusement la pellicule.


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